Diana Di Clemente

Pourquoi les hypersensibles aiment les 2 mètres de distance

Pourquoi les hypersensibles aiment les 2 mètres de distance

15 mai 2020

Les personnes hypersensibles ont un système nerveux hyper réactif. Elles ne sont pas dotées de filtres qui permettent d’éviter la surcharge sensorielle. Leurs corps absorbent toutes les énergies autour d’eux, autant les positives que les stressantes, avec une acuité démultipliée. Cette caractéristique génère souvent un épuisement chronique qui engendre la volonté de se mettre en retrait tant elles sont submergées sur le plan émotionnel.

Ces dernières semaines, j’ai entendu à plusieurs reprises: «Oh vous savez, moi les 2 mètres de distance sociale, j’adore!» ou encore «Ben moi ça me fait du bien d’être semi-confinée à la maison, je vais bien».

Les hypersensibles ont leurs cinq sens surdéveloppés, démultipliés. Ils sont sensibles à la foule, aux odeurs, à la lumière et aux bruits. Ils ressentent tout, les énergies des gens, des endroits, de la terre et peuvent aussi êtres sensibles aux changements de temps.

Empathiques et à l’écoute, ils me disent qu’ils se sentent parfois comme une éponge. Ils perçoivent les émotions des autres et s’en imprègnent s’ils ne savent pas se protéger. Certains s’interrogent même sur leurs émotions: «Est-ce qu’elles m’appartiennent ou est-ce que ce sont celles des autres?».

Ils entendent tout plus fort, plus distinctement et plus loin comme par exemple des bruits à peine audibles que les autres ne perçoivent pas. A contrario, une nuisance sonore leur est invivable puisqu’ils l’entendent à la puissance dix. Ils n’aiment pas la foule et les rassemblements. J’ai même entendu « Ha oui, et puis je suis aussi agoraphobe».

Trop d’information négative des médias les atteint. Les films violents leurs sont insupportables. Les images des rues désertes dues au confinement les peinent.

Pour récupérer et relâcher la tension, ils ont besoin de se retrouver au calme, dans leur cocon. Leurs ressources? Ca peut être le silence, un bain, une musique douce, le jardinage, une marche dans la nature pour respirer l’air frais, écouter le chant d’un oiseau, sentir les odeurs ou entendre le son des pas sur les copeaux de bois. Ca apaise et ça régénère.

Pour eux, ces dernières semaines de semi-confinement c’était l’aubaine ! Quelle bouffée d’air frais ! Ce temps d’arrêt, ils l’ont savouré.

Alors, comment entamer le déconfinement?

Y aller en douceur. Savoir s’écouter. Aller à son rythme pour se réhabituer peu à peu à toutes les stimulations extérieures.

La bonne nouvelle, c’est que le déconfinement est progressif. Certains m’ont dit qu’ils continueront à garder leurs écouteurs sur les oreilles pour rester dans leurs bulles. D’autres mettront un masque parce que ça les rassure. D’autres encore marcheront ou prendront leurs vélos au lieu des transports public pour se rendre au travail.

Le travail? Justement, parlons-en. Là aussi, recommencer en douceur. Tout le monde va devoir se réhabituer à retourner au bureau. Quitter son cocon pour retrouver ses collègues. Y aller doucement. Garder la distance. Et se rappeler les techniques de respiration, de visualisation ou de méditation qui permettent de rester centré et de se protéger.

Et enfin, se souvenir que nous ne sommes pas faits pour êtres seuls.

«Notre câblage neuronal nous pousse à nous connecter aux autres. Là où il n’y a pas de connexion, d’amour et d’intégration, il y a toujours de la souffrance». Brené Brown.

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